Dans les archives de Jean Mohr, les photos qu’il appelle recherches formelles occupent une place importante et privilégiée.

Métamorphoses

Dans une interview que jean Mohr a donné il y a quelques mois à la radio, il se comparait à un drogué, la drogue pour lui c’est la photographie.

« Quelques fois » dit-il « pendant les vacances, j’ai essayé de laisser de côté mon appareil de photos, j’ai tenu trois jours, c’était un maximum, ensuite, j’ai craqué. Quelquefois, il semble qu’il n’y a  apparemment  rien qui soit digne d’être photographié, et pourtant il y a toujours quelque chose, une fente dans un plafond, des plis dans les draps ou mes propres doigts, encore faut-il que cette chose me parle et cette même chose me parlera différemment selon l’état dans lequel je me trouve. L’objet m’intéresse à partir du moment où il devient autre, où il exprime directement une préoccupation, une émotion que je ressens ou que j’attribue à celui ou ceux que j’ai rencontrés dans la journée ou auxquels je pense. L’émotion véhiculée par ces images peut être de différente nature, d’ordre purement esthétique parfois (je suis tout de même ce que j’appellerai un peintre défroqué !) mais en général mes recherches d’ordre plastique sont un peu comme des mots ou des phrases ouvertes à diverses interprétations. »

 

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Attention à la peinture!

S'il vous arrive de vous promener avec Jean Mohr, vous risquez de perdre patience, car à tout moment il reste comme accroché, fasciné par quelque chose, un signe, une trace. Actuellement il se focalise en particulier sur les traces de peinture. Il se défend d'intervenir lui-même, bien qu'il rêve toujours de faire du "land-art", soit de transformer la nature à sa guise. Il capte tout ce qui lui paraît matière à composition, quelques bribes de peinture écaillée suffisent à lui procurer un grand bonheur. Vous serez surpris de le rencontrer parfois au milieu de la route, en pleine circulation, indifférent aux coups de klaxion, l'objectif braqué sur on ne sait trop quoi, sur une chaussée qui vous semble tout à fait normale, comme absent à tout ce qui l'entoure, sans doute des moments d'intense émotion. Il recompose à sa manière des éléments qui lui sont donnés fortuitement, on peut dire qu'il peint sans pinceaux et sans palette! En fait, il trouve tous faits les ingrédients nécessaires à sa forme d'expression. Il passe ainsi des heures, l'oeuil braqué sur le sol, sur les murs pleins de vie ou les portes closes.

 

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La nature revisitée

Lorsqu'on regarde les archives couleur ou noir et blanc de Jean Mohr, on s'appercoit que ce qu'il appelle recherche formelle, et que d'autres baptisent recherche plastique, occupe une place très importante dans son oeuvre. La partie nature est classée ainsi: arbres bois, forêt, végétaux, eau, torrents, rivières, mer, glace, givre, grêle, neige, parties du corps, pierre, rochers, sable, etc. La neige dans tous ses états en particulier semble être un de ses terrains de recherche favori et lorsqu'on lui demande pourquoi, il a des réponses énigmatiques et différentes selon le jour où on lui pose la question: "parce que la neige éoque la mort", "parce que la neige est sensuelle", "parce que la neige sculpte la nature", "parce que les différentes couches de neige évoquent le temps qui passe", "j'adore la neige et les taches de couleur qui résistent à l'envahissement", etc.  Il en est de même pour chacun de ses sujets de recherche. Au-delà de leur aspect purement formel, il les utilise comme un langage bien à lui.

 

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