Jean Mohr est né à Genève le 13 septembre 1925, décédé à Genève le 3 novembre 2018.

Son grand-père dirigeait la mission de Bâle, ses parents sont venus habiter Genève en 1919. Son père Wolfgang Mohr a travaillé comme traducteur (17 langues) pour le Bureau International du Travail puis pour le Comité International de la Croix-Rouge pendant la guerre. Très hostile à ce qui se passait en Allemagne avec Hitler, il demande la nationalité suisse en 1936 et l’obtient en 1939, juste avant le début de la guerre. Jean est le troisième enfant d’une famille comprenant 6 frères et sœurs. Dès son enfance il rejette ses racines germaniques et utilise le prénom francophone «Jean», bien qu'il ait reçu le prénom «Hans Adolf» à sa naissance.

Après des études primaires à l’école Brechbühl à Genève puis au Collège de Genève, il termine une licence ès sciences économiques et sociales à l’Université de Genève puis effectue ensuite un bref passage dans le monde de la publicité (une année). Il part ensuite au Moyen-Orient où il s’occupe pendant deux ans des réfugiés palestiniens comme délégué du CICR puis de l’UNRWA. Il passera ensuite par la peinture à Paris (Académie Julian) avant de venir à la photographie vers l’âge de 30 ans. Métier qu’il pratique avec passion encore aujourd’hui.
Il se marie en 1956 avec Simone Turrettini (licenciée ès sciences) qui deviendra par la suite réalisatrice à la Télévision Suisse romande et obtiendra de nombreux prix internationaux pour ses documentaires en Suisse et à l’étranger.

Ils ont deux fils: Michel l'aîné vit actuellement à Hawaii. Après avoir soutenu sa thèse en lettres, histoire des religions à l'Université de Genève, il a poursuivi ensuite ses recherches sur le bouddhisme zen au Japon pendant 16 ans en tant qu'orientaliste et chercheur indépendant. Il enseigne actuellement les religions asiatiques à l'Université de Hawaii (Honolulu).

Le deuxième fils, Patrick, après avoir terminé son diplôme de maturité artistique au Collège Claparède a travaillé tout d'abord comme photographe. Il a effectué plusieurs longs voyages en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux îles Salomon puis en Afrique (principalement au Burkina Faso). De retour en Europe, il décide de se consacrer au théâtre et obtient le diplôme de l’école Lecoq à Paris. C’est là qu’il rencontre sa femme Michèle Millner (australienne) avec laquelle il fonde dès son retour à Genève le théâtre Spirale et monte de nombreux spectacles joués en Suisse romande en Afrique, en Finlande, au Liban, aux USA et en France (Avignon, Limoges, Paris). Il a aujourd’hui deux enfants : une fille Mia, et un garçon, Léo, scolarisés à Genève.

À l’exposition nationale suisse de Lausanne, en 1964, Jean Mohr figurait dans la "Voie Suisse" comprenant une sélection de 50 artistes suisses. Son pavillon illustrait les libertés économiques et sociales de la Suisse.

En 1978, il a obtenu le prix du photographe ayant le plus collaboré à la cause des Droits de l’Homme à la Photokina de Cologne, avec l’exposition Travail et Loisirs (à l'occasion du trentième anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Homme). En 1984, il reçoit le prix de la photographie contemporaine au musée de l’Elysée à Lausanne avec l’exposition "C’était demain" et en 1988 le prix de la Ville de Genève pour les Arts plastiques attribué pour la première fois à un photographe.