Que faire lorsque cette liberté tourne à la malédiction et qu'on ne se sent pas la force d'assumer, de faire face? La jungle citadine est sans pitié pour les faibles. Certains d'entre eux finissent par rêver d'un refuge, même provisoire, d'un temps d'arrêt dans la lutte haletante pour la survie.
Karachi, au Pakistan. Une mégapole ou le nombre d'habitants oscille autour de quinze millions. C'est là qu'Edhi, surnommé mère Thérésa masculine s'est mis en tête de venir en aide aux laissés pour compte, distribuant plus d'un million de repas gratuits par jour, sauvant des vies grâce à son armada d'ambulances, plus efficaces que celles de l'Etat. Et puis, il y a les fameux centres Edhi qui accueillent des handicapés mentaux , des enfants pick-pocket, des femmes répudiées, des vieillards abandonnés. Ces regroupements n'ont cependant rien d'idyllique et évoquent plutôt l'antichambre de l'enfer.
Pourtant, ce sont bel et bien des havres de paix offrant une halte passagère.
La vraie liberté se mérite et se construit.
Souvent avec l'aide des autres.

Jean Mohr